Voyage au Vietnam


SUR LE TOIT DE L’INDOCHINE

LAO CAI. Du haut de ses 3143 mètres, le mont Fansipan surplombe le Vietnam, le Cambodge et le Laos réunis. Cela lui vaut le surnom de « toit de l’Indochine ». Il n’est encore accessible qu’aux courageux, qui viennent à bout du sommet en un ou deux jours. Bientôt, feignants ou simples non-sportifs pourront s’y rendre aussi, puisqu’un téléphérique est en cours de construction. Des travaux qui causent une pollution sonore, et gâchent quelques photos. Chose regrettable dans un endroit si reculé.

Le randonneur, tout affûté qu’il est, réalise dès le départ que les standards des tracés européens, faits de lacets, n’ont pas cours ici. Le Vietnamien ne s’embarrasse pas des virages et grimpe tout droit. Très vite, c’est à des murs de marches qu’il faut faire face. Elles sont inégales, parfois très hautes, et dessinées au milieu de la roche et des racines. L’effort est considérable. Il faut s’accrocher, jusqu’au soulagement du second souffle.

La randonnée est difficile. En cas de découragement, les locaux sont source de motivation. Là, deux hommes portent un groupe électrogène reposant sur deux morceaux de bois ; plus loin, plusieurs femmes acheminent sacs de ciment ou pièces métalliques entassées sur leur dos. Ces travaux ont du bon : se rappeler que l’effort demandé n’a pour seul objectif que de se faire plaisir. Et arrêter de se plaindre.

Arrivé au camp vers 14h, deux options se présentent : finir l’ascension le jour-même, avant de passer la nuit ici et redescendre le lendemain. Ou bien se reposer, et partir aux aurores, vers 4h30, pour assister au lever de soleil. Si la météo est clémente, l’option n°2 est obligatoire. Dans la nuit, chacun avance avec sa lampe torche, tentant d’oublier le froid, le vent qui balaie les crêtes et, de nouveau, les interminables marches. Les lumières des villages voisins scintillent dans la vallée. Bientôt la ligne d’horizon devient rouge, avant que l’astre du jour ne vienne la couper en deux et inonder le ciel de nuances orangées.

Un cône de métal confirme à l’intrépide qu’il se tient, là, debout, luttant contre les rafales, à 3143 mètres d’altitude. Des sommets émergent de la pénombre et des nuages. Le spectacle de la naissance du jour dure plusieurs minutes. Le regard est tenté de se poser partout autour, mais est hypnotisé par la rougeur. Les yeux brillent, un sourire point, une pensée germe : « Il est 6h du matin, et je viens d’assister à un lever de soleil sur le toit de l’Indochine ».

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UN EDEN DE FALAISES

CAT BA. Sur papier glacé, la promesse inclut ciel bleu, rayons de soleil, jonques voile au vent, villages flottants, pêcheurs relevant leurs filets, singes curieux et vaguelettes impeccables. En réalité, la baie d’Ha Long, et sa petite sœur, Lan Ha, moins visitée, sont rarement navigables par temps clair. La grisaille, cependant, n’empêche pas de profiter de l’expérience. Ni les multiples déchets à la surface de l’eau. Ni les moteurs trop bruyants. Ni… Rien. Il faut le dire, une bonne partie de la promesse est tenue.

Telles des silhouettes d’éléphants émergeant de la savane, les formations calcaires, géantes, obstruent l’horizon et accrochent le regard. Des villages de pêcheurs viennent casser la monotonie de gris affichée par la roche. Là, le rouge d’un drapeau vietnamien, surmontant le bleu d’un bateau à quai. Ici, le vert d’une bicoque, sa toiture orangée et ses encadrements de fenêtres jaunes. Partout, traînent ancres, corbeilles, filets, pelles, seaux, bidons, flotteurs.

Quand ils ne sont pas au village, les pêcheurs naviguent les eaux à bord, le plus souvent, de canots. Ils doivent faire avec les dizaines de bateaux remplis de touristes qui viennent leur emprunter, pendant quelques heures, un bout de paradis, et leur voler, aussi, un peu de tranquillité. Pas rancuniers, ils se prêtent volontiers au jeu de la photo-cliché. Et tolèrent – ont-ils encore le choix ? – la cohabitation, le temps d’une nuit.

Pour cette escapade, le visiteur paye le prix fort – d’environ 60 à 400 dollars pour des croisières de deux ou trois jours. Reste à savoir quelle part revient aux pêcheurs qui vivent là, sur l’eau. Selon l’UICN, Union internationale pour la conservation de la nature, le site, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, est évidement une des régions-clés pour la croissance économique du Vietnam, mais aussi un des lieux les plus sensibles, concernant la protection environnementale. Le parfait équilibre est à l’étude.

En attendant, les déchets abondent, et les touristes affluent, toujours plus nombreux. Les pêcheurs, eux, continuent leur activité, et se protègent en gardant près d’eux leur porte-bonheur favori. Un homme était ravi de nous montrer, sous le plancher de son magasin flottant, un mérou géant, en pleine croissance, qu’il conserve consciencieusement dans un filet. La légende veut qu’un couple d’Australiens – ou Japonais, selon les narrateurs – a proposé plusieurs milliers de dollars en échange. Refus catégorique. La tranquillité ne se marchande pas.

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SUR LES RUINES DU ROYAUME CHAMPA

MY SON. Prononcez mi sonne. Ce sanctuaire, listé au patrimoine mondial de l’Unesco, est le coeur de la religion hindouiste au Vietnam. « Le sanctuaire de My Son s’est développé  du 4e au 13e siècle de notre ère. Ses édifices s’élèvent dans la région montagneuse du district de Duy Xuyen de la province de Quang Nam au Centre Viet Nam. My Son est situé dans un cirque élevé, entouré d’une chaîne de montagnes formant le bassin-versant du fleuve sacré de Thu Bon », explique l’Unesco. C’est d’ailleurs de ce paysage que le lieu tire son nom, My Son signifiant « jolie montagne » en vietnamien.

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Aujourd’hui, les tours qui culminaient jusqu’à 17 mètres ne sont que tas de pierres. Divisé en 8 groupes de 71 monuments, My Son n’offre à voir que des ruines difficiles à entretenir. Les spécialistes qui se penchent sur la question sont face à une énigme : quelle technique d’empilement des pierres, sans ciment, a été utilisée pour ériger ces monuments ? Par endroits, des consolidations à base de mortier, justement, ont été faites. Mais la mousse s’y propage et fragilise le tout, obligeant les équipes en charge de la restauration à renouveler les interventions après quelques années. Les édifices épargnés par les bombes, eux, se tiennent parfaitement, sans liant, environ 10 siècles après leur construction.

Cette destruction massive, My Son la doit aux Américains. En 1969, le président Nixon a en effet ordonné le bombardement du site, soupçonné d’abriter les Vietcongs qui entraient en résistance. Le visiteur est d’ailleurs parfois amené à contourner d’énormes cratères formés par les explosions. Et si ce sont les Français qui ont découvert le site en 1889, puis effectué un travail d’inventaire, eux aussi ont leur part de responsabilité dans la dénaturation du site, puisque de nombreuses têtes de statues ont été coupées et ramenées dans l’Hexagone. Plusieurs pièces sont visibles au Louvre.

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DANS LES DUNES DE SABLE BLANC

MUI NE. Des plages quelconques, du russe partout, sur les menus, et les panneaux en ville. Mais pourquoi donc s’arrêter à Mui Ne ? Est-ce qu’un désert de sable blanc est une bonne raison ? Oui, je crois. Au lever ou coucher de soleil, de préférence.


LADY BUDDHA VEILLE SUR LES MONTAGNES DE MARBRE

DA NANG. Au nord, Lady Buddha surplombe le front de mer. A l’opposé, les 5 montagnes de marbre s’éparpillent et forment la frontière sud de la ville de Da Nang, au centre du Vietnam. Ces collines, faites aussi de calcaire, portent le nom d’éléments : la terre, le feu, l’eau, le métal et le bois. Si de nombreux artistes et sculpteurs se sont établis aux alentours, plus aucune matière n’est extraite ici. Dotées de temples bouddhistes, de grottes, et de points de vue haut perchés, elles ne servent aujourd’hui qu’à satisfaire les touristes.

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